A l'instar de la Zone de Protection du patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP), la commune est riche d'un patrimoine historique, mais aussi de patrimoines établis autour de ses paysages et des demeures qui se sont construites au fil du temps.
Il est dans les objectifs de l'actuelle municipalité d'agir pour préserver ces patrimoines, mais de le faire sans empêcher notre village d'avancer avec son temps : on ne peut rester éternellement sur les acquis du passé et c'est un équilibre délicat entre ces patrimoines et la volonté d'aménager le village, avec par exemple de nouveaux services comme ceux proposés dans la nouvelle zone commerciale, que nous cherchons à maintenir. C'est bien entendu l'objectif de notre PLU, de par ses zones alternants la préservation des espaces agricoles et nos bois avec les zones constructibles, que de préciser les choix de la municipalité dans ce domaine.
Nous vous proposons ici une description synthétique de notre patrimoine historique, les autres aspects étant disponibles dans les rubriques de l'urbanisme.
L’église Saint-Georges - Eglise Classée "Monument historique"
Couilly possède une église classée monument historique depuis le 23 Mai 1906. En 2006, des morceaux tombant des voûtes avaient contraint la municipalité à restreindre les endroits accessibles au public. Un programme complet de rénovation, établi par l’Architecte en Chef des Bâtiments de France, a été engagé par l’actuelle municipalité et ceci depuis 2012 et ceci sur un programme de travaux complet s’étalant sur plusieurs années.
Une première tranche de travaux, d'un coût total d'environ 500.000€ a été achevée en 2015, financée par l'Etat, la Région Ile-de-France et le Conseil Général à hauteur de 80%, le reste ayant été financé en autofinancement communal.
Si aucun vestige de l’abbaye ne subsiste, en revanche, à Couilly même, l’église paroissiale est un monument historique du plus haut intérêt. Si l’abside présente un joli décor du XVIè siècle, la façade principale refaite a peu d’intérêt, mais entrons vite.
Le mélange des styles surprend. La partie la plus ancienne de l’église est l’étage inférieur du clocher qui constitue la troisième travée de la nef actuelle, prolongée vers l’ouest au XVIIè siècle par deux travées, flanquée de bas-côtés dont l’un, celui du nord, a été ensuite démoli pour la construction d’un presbytère aujourd’hui disparu. La question se pose de savoir si ces deux travées nouvelles ont remplacé une nef plus ancienne ou si, au contraire, on ne se trouve pas en présence d’un ancien clocher-porche analogue à celui de Créteil.
L’existence à l’ouest du clocher de deux contreforts que la construction du XVIIè siècle n’a pas cherché à dissimuler rendrait cette dernière hypothèse plausible. Quoi qu’il en soit, le visiteur admirera les quatre piliers romans qui soutiennent le clocher, surmontés de chapiteaux ornés de feuilles de fougère et de masques que l’on peut dater du premier quart du XIIè siècle, soutenant une des plus anciennes voûtes sur croisée d’ogives.
Les deux travées suivantes de la nef, flanquées de bas-côtés, ont été édifiées au XIIIè siècle, comme en témoignent les quatre piles rondes surmontées de beaux chapiteaux à crochets qui subsistent, mais toute cette partie de l’église a été remaniée au moment de la construction du chœur au XVè siècle. La façon dont la première travée du chœur s’appuie par tout un jeu de colonnettes sur les deux dernières piles du XIIIè siècle vers l’est, n’est pas la moindre curiosité de l’église de Couilly.
Le chœur a enfin été achevé au début du XVIè siècle par la construction du chevet pentagonal éclairé par cinq longues fenêtres et dont les ogives se rejoignent sur une large clef pendante qui a déjà tous les caractères de la Renaissance.
De grands tableaux et diverses pièces de mobilier sauvés de la destruction de l’abbaye de Pont-aux-Dames retiendront l’attention, en particulier sous le clocher une toile longtemps attribuée à Le Brun, représentant le mariage mystique de Ste Élisabeth de Hongrie. Mais on admirera surtout contre la dernière colonne du bas-côté droit, une petite statue de marbre blanc de la Vierge à l’enfant du XIVè siècle, beau spécimen de la fameuse école de Jeanne d’Evreux qui est le joyau de l’église de Couilly.
Enfin, avant la sortie de l’église, le visiteur curieux ne manquera pas de lire sur la face sud de la première pile du clocher, l’inscription rappelant la sépulture, en cet endroit, de Noël et Claude Berthault, dont les ancêtres puis les descendants ont exercé de père en fils la charge de notaire royal à Couilly, sans interruption de 1202 à 1817. On connaît peu de cas d’aussi longues dynasties bourgeoises.
La Maison de Retraite des Artistes Dramatiques de Pont-aux-Dames
Couilly-Pont-aux-Dames est un village très connu pour la Maison de Retraites des Artistes Dramatiques. Cet établissement, construit en 1900 par Constant Coquelin, regroupait non seulement une structure d’accueil pour permettre aux artistes d’assurer un lieu de retraite (car à l’époque, une fois la gloire passée, beaucoup se retrouvaient dans la misère et "terminaient leur vie" dans le dénuement le plus complet), mais également un théâtre "de verdure" externe et un théâtre, salle de spectacle dédiée à l’art dramatique et à la scène.
Les moulins et le Grand-Morin
Le Grand-morin et les rivières contribuèrent au développement économique du secteur, ceci jusqu’au début de la révolution industrielle. Le rôle des rivières dans le développement des moulins est d’importance.
Deux autres cours d’eau arrosent la commune de Couilly :
- le ru du Mesnil ou de Champigny, qui a sa source sur le territoire de Vaucourtois et son embouchure dans le Grand-Morin, au moulin de Pont-aux-Dames,
- le ru du Corbier, qui a sa source sur le territoire de Quincy et son embouchure dans le Grand-Morin, au moulin de Talmé.
A noter : moins connus que les moulins du Grand-Morin, on citera les moulins de la rouette et de Champigny, moulins de minoterie, qui s’alimentaient sur le Ru du Mesnil.
Notre village est traversé par une rivière, le Grand-Morin, mais aussi deux de ces affluents : le Ru du Corbier et le Ru du Mesnil. Ces enfants terribles nous occasionnent de terribles inondations, mais le Grand Morin et même le Ru du Mesnil, ont contribué par le passé à l'économie locale de la vallée avec des moulins alimentés par les rivières, permettant de produire par les meules de l'huile, des farines, ....
Aujourd'hui, seuls subsistent quelques bâtiments de cette belle histoire du passé, certains moulins ayant été hélas détruits, comme celui de Champigny ou de la Rouette alimentés par le Mesnil (ce dernier étant situé sur la commune de Quincy-Voisins à Moulignon), ou plus récemment celui de Hérouin (sur le site des anciens abattoirs à Pont-aux-Dames).
Le Grand-Morin, rivière navigable, prend naissance à Lachy, au nord-ouest de Sézanne et se jette dans la Marne à Condé-Sainte-Libiaire et Esbly. Sa longueur sur le territoire de Couilly est de 3.900 mètres. Aujourd’hui, la rivière n’est plus utilisée pour la navigation. Outre les promeneurs qui profitent l’été de sa fraîcheur, ou les membres de clubs de kayak qui utilisent les barrages des anciens moulins, les pêcheurs de l’association de pêche "l'Epinoche" ou d’autres passionnés de pêche, viennent attraper carpes, perches, tanches et autres truites dans la rivière.
La rivière au passé : l’économie du Grand-Morin
En 1877, entre les communes de Couilly et de Saint-Germain, on dénombrait 9 moulins à eau. En suivant le cours de la rivière, on peut apercevoir les moulins de Gilles ou de Martigny, de la Sault (moulin à tan), d’Arnoult ou du Petit-Pont ou de Herrouin(moulin à grain), de Talmé (moulin à huile) et enfin de Quintejoie (moulin à grain).
Sur le ru du Mesnil, deux moulins de minoterie étaient en activité : celui de Champigny, et celui de la Rouette. Aujourd’hui ne restent que les décombres de leurs édifices.
En 2006, sur le site des abattoirs de Pont-aux-Dames, un incendie a ravagé le moulin de Herouin. La perte est hélas définitive et constitue l’épilogue d’une lente et longue déchéance (le bief est depuis longtemps envasé et recouvert de friches...).
Au-delà des activités de de moulins et tanneries, signalons que jusqu’au début du 20ème siècle, le Grand-Morin était relié, par une porte à canal, à la branche alimentaire du canal de l’Ourcq par Esbly. Par ce passage, les péniches venaient chercher les denrées et les matériaux qui étaient transportées par voie fluviale.
Cette porte, située à St Germain-sur-Morin, non loin du Pont reliant nos deux communes, a été fermée et une action intercommunale tente de restaurer cette branche alimentaire qui s’envase progressivement.
A Couilly, il était fréquent de retrouver la rue principale sous l’eau, les crues de 1910 voire de 1958 sont ainsi restées dans les mémoires. Plus récemment, il arrive de temps en temps que des maisons aient les pieds dans l’eau. En juin 2016, les rivières se sont cruellement rappelées à nous, le village ayant subi une inondation très rapide (avec un comportement atypique lié à l'apport très rapide des ruisselements d'eaux de pluie générés par l'urbanisation galopante de certains secteurs, sans intégrer les outils de gestion et de rétention de ces eaux de pluie). L’urbanisation galopante des environs a renforcé ce caractère naturellement fougueux de la rivière. Pour gérer ces crues subites et les écrêter, le syndicat intercommunal du Grand-Morin a mis en place un système de gestion de la rivière basée sur le pilotage concerté des barrages encore en fonctionnement mais dont l'éposiode de juin 2016 a hélas démontré son insuffisance. Ainsi, il avait été possible depuis une dizaine d’années, de réduire sensiblement la fréquence et la gravité des inondations à Couilly, nous savons aujourd'hui que ces moyens doivent être complétés par la création de nouveaux bassins de rétention en amont dans la vallée.
De l’importance de la préservation des barrages
Le Grand-Morin est une rivière connue pour ses caprices. Elle est effectivement répertoriée comme un cours d’eau qui a un comportement de "torrent de montagne". En effet, la nature argileuse des terres des coteaux et l’afflux important d’eau provenant de ses affluents (Aubetin, Vannetin,...) impliquent l’apport soudain et massif de fortes quantités d’eau.
Certains barrages (comme celui du Moulin d’Arnoult) devront encore être rénovés, à un prix élevé. Toutefois, en regard du coût des dégâts matériels occasionnés par une inondation, sans oublier l’impact psychologique fort de retrouver sa maison dans l’eau, ces investissements mériteront d’être budgétisés dans les prochaines années ; c'est probablement dans le cadre intercommunal avec la récupération par cette dernière de la compétence associée en 2020 que les moyens devront être trouvés.
Au-delà, les barrages sont essentiels pour préserver le Grand-Morin tel qu’il est. Ainsi, sans les barrages, cette rivière serait peu profonde et ses berges s’écrouleraient sous l’effet de l’assèchement. Dès aujourd’hui, un habitant dont la maison est situé sur une île rencontre de réelles difficultés de soutènement, l’abaissement du niveau des eaux mettant à l’air des pilotis en bois (vieux de plusieurs siècles) et désormais soumis à la pourriture (car mis à l’air libre).
Plus largement, le S.A.G.E. des Deux Morins qui vient d’être mis en place cherchera à renforcer la gestion concertée des rivières et cours d’eau des bassins versants du Petit Morin et du Grand-Morin.